Je ne me considère pas comme un spécialiste de la série Anno, mais les jeux de gestion m’accompagnent depuis plus de vingt ans, depuis ma découverte d’Age of Empires II. De là, j’ai enchaîné avec Age of Mythology, Empire Earth, puis plus récemment Cities: Skylines. La série Anno, je l’ai croisée à quelques reprises, sans jamais m’y plonger en profondeur — jusqu’à aujourd’hui. Avec Anno 117: Pax Romana, Ubisoft remonte plus loin que jamais dans l’Histoire. Ce nouvel épisode nous propulse au cœur de l’Empire romain, à une époque de paix et de prospérité. Un cadre inédit pour la franchise, qui ouvre la porte à une approche plus contemplative de l’expansion territoriale et de la gestion économique.
J’ai pu y jouer un peu plus de deux heures lors d’une session d’essai, et voici ce que j’en retiens.
L’importance de la densité
Premièrement, c’est le genre de jeu où chaque petit carré d’espace compte, et où maximiser l’utilisation du territoire est essentiel. Du moins, c’est particulièrement vrai dans la province de départ, le Latium, que j’ai testée. À noter qu’Anno 117: Pax Romana permet également de débuter à Albion, ce qui mène à des stratégies différentes.
Quoi qu’il en soit, plus on réussit à placer les différentes installations à proximité des habitations, plus on augmente la satisfaction de la population. Le concept peut sembler simple, mais il faut tellement de logements pour soutenir la croissance démographique qu’on peut rapidement perdre le contrôle. C’est aussi la meilleure manière de garder de budget équilibrer et de ne pas tomber dans le rouge au niveau de nos finances.
Comme dans la plupart des jeux de ce genre, il est crucial de maintenir un équilibre entre plusieurs catégories pour assurer la pérennité de la ville. Par exemple, le jeu indique le degré de satisfaction des villageois. En creusant un peu, on découvre qu’il faut veiller à ce qu’ils soient bien nourris, qu’ils aient accès à des divertissements comme des tavernes, et qu’ils bénéficient d’autres services clés. Comme ces services doivent se trouver dans un certain rayon pour être efficaces, l’emplacement de chaque maison devient stratégique. Durant mon essai, certains quartiers affichaient des niveaux de satisfaction inégaux selon les catégories. De plus, à mesure que la ville évolue, les villageois deviennent plus raffinés, ce qui engendre de nouveaux besoins à combler.
Au-delà du bien-être, il faut aussi surveiller la sécurité. La ville doit pouvoir maintenir la paix sociale et réduire au minimum les risques d’incendie. C’est pourquoi certains bâtiments doivent être construits dans des zones plus isolées. Cela oblige toutefois à multiplier les chemins pour transporter les ressources, ce qui génère d’autres défis.
Enfin, le développement de la ville s’accompagne de nouvelles catégories à gérer, comme l’intellect, la religion et la santé. Bref, j’ai trouvé que le niveau de complexité était déjà intéressant au début du jeu, et j’ai apprécié qu’au moment où je commençais à me sentir à l’aise, une nouvelle couche de gestion vienne s’ajouter.
Maintenir la chaîne de production
Au-delà de la gestion des nombreuses catégories déjà assez complexes, il faut également assurer la production de ressources. C’est plutôt simple au début : il s’agit surtout de produire du bois et de le transformer en bois d’œuvre. Pour ce faire, on repère une zone bien boisée, on y installe une hutte de bûcheron, puis une scierie à proximité. Le bois ainsi obtenu constitue la base de presque tous les bâtiments. Je recommande fortement de construire de nombreuses résidences dès le départ afin de faire croître la population rapidement.
Vient ensuite la fabrication des tuiles, qui repose sur une chaîne de production un peu plus complexe, ainsi que celle du charbon.
Justement, en parlant de chaîne de production, le jeu explique très clairement les étapes nécessaires pour la déclencher et la rendre efficace. Comme toujours, plus on ajoute de bâtiments, plus il faut respecter certains critères pour préserver l’équilibre général de la ville. Par exemple, la production de charbon réduit la santé publique et augmente les risques d’incendie dans les environs. C’est un autre rappel de l’importance de bien planifier l’emplacement de chaque habitation et bâtiment.
Entre la guerre, le contrôle des mers ou la prospérité
Pendant mon essai, j’ai été accompagné à plusieurs reprises par des intervenants qui venaient soit me proposer des choix, soit me guider à l’aide d’un tutoriel clair et accessible. J’ai aussi reçu plusieurs quêtes qui m’ont permis d’identifier certaines lacunes dans ma gestion. Par exemple, je n’avais pas encore de flotte navale et me suis retrouvé incapable de remplir une mission liée à la recherche maritime.
Le jeu offre différentes orientations pour développer sa ville : former une armée pour conquérir de nouveaux territoires, miser sur la prospérité et le développement local, ou encore élargir son emprise sur les mers. On retrouve également quelques éléments de personnalisation, comme un arbre de talents et le choix de religion, qui influencent ces grandes orientations.
Personnellement, je suis plutôt du genre à me concentrer sur la gestion de ma ville, mais j’ai apprécié qu’il soit possible d’aborder le jeu de manière très différente. Je n’ai pas encore exploré chaque voie en profondeur, mais il est clair que la richesse du gameplay soutient ces approches multiples de façon marquée. Cela me laisse croire que chaque type de joueur y trouvera son compte.
Anno 117: Pax Romana arrive plus tard cette année
Pour conclure, je n’avais pas d’attentes particulières envers Anno 117: Pax Romana, mais j’apprécie vraiment la direction qu’Ubisoft semble vouloir donner à ce titre. Je compte lui donner une vraie chance à sa sortie. Je comprends aussi pourquoi l’entreprise cherche à mettre de l’avant l’évolution de la série à travers des démonstrations pour les médias et les influenceurs. À mes yeux, c’est la version idéale pour séduire de nouveaux adeptes.
Malheureusement, la date de lancement n’a pas encore été précisée, mais je vais suivre de près les prochaines annonces concernant les nouveautés du jeu.