Conférence de Presse de Thunderbolts : un film différent

Je l’ai déjà mentionné dans ma critique, mais Thunderbolts n’est pas un film Marvel comme les autres. La conférence de presse à laquelle nous avons assisté en marge de la sortie du film l’a confirmé encore davantage. Pour l’occasion, le réalisateur Jake Schreier était accompagné des acteurs Florence Pugh, Sebastian Stan, Julia Louis-Dreyfus, Lewis Pullman, David Harbour, Wyatt Russell, Hannah John-Kamen et Geraldine Viswanathan, sans oublier le grand maître d’orchestre de l’univers Marvel : Kevin Feige. Tous ont partagé leur expérience de tournage ainsi que la signification personnelle de ce projet. Voici les moments forts.

Florence Pugh : une héroïne en chute libre

Jake Schreier a ouvert la discussion en soulignant la performance marquante de Florence Pugh, qui donne le ton dès la première scène du film. Ce n’est pas seulement parce qu’elle se jette du deuxième plus haut édifice au monde, mais parce qu’elle le fait sans costume de super-héroïne ni protections : un geste qui illustre à quel point elle se laisse aller.

Selon le réalisateur, Yelena est dans une période de désespoir, affectée par la perte de sa sœur et l’absence de lien avec son père. Cette détresse est brillamment exprimée par Florence, aussi bien dans son jeu que dans la mise en scène autour d’elle. Malgré sa force, Yelena cherche un sentiment d’appartenance. Elle espère que cette « nouvelle famille » lui offrira enfin un sens à sa vie.

Thunderbolts

David Harbour : un Red Guardian vulnérable

David Harbour a confié qu’il adorait laisser son enfant intérieur s’exprimer à travers le Red Guardian. Dans sa tête, il reste un gamin, et enfiler le costume est pour lui une manière de se connecter au public. Cette joie transparaît à l’écran et apporte une chaleur bienvenue, autant pour les personnages que pour les spectateurs.

Son personnage, obsédé par la gloire, cache en réalité un sentiment d’échec profond. Heureusement, une réconciliation sincère avec Yelena leur permet de reconnaître leurs erreurs et de se rapprocher. Harbour a aussi salué l’approche collaborative de Jake Schreier, qui consultait souvent les acteurs. Une rareté dans l’industrie, selon lui, et un atout pour la singularité du film.

Julia Louis-Dreyfus : un rôle plus profond

Julia Louis-Dreyfus a expliqué que Thunderbolts marquait une évolution par rapport à ses précédentes apparitions. On découvre enfin ce qui motive son personnage, son passé trouble, et son positionnement entre héroïne et antagoniste. Elle a trouvé cette approche excitante, notamment parce que son rôle explore aussi des traumatismes passés. Elle apprécie que les personnages, malgré leur histoire, ne se perçoivent pas comme de mauvaises personnes.

Les nouveaux venus : Geraldine Viswanathan et Lewis Pullman

Geraldine et Lewis ont partagé leur enthousiasme d’entrer dans l’univers Marvel avec Thunderbolts. Geraldine, qui incarne Mel, a relevé une coïncidence amusante : comme son personnage, elle était au secondaire quand le premier Avengers est sorti. Ce rôle a pour elle une dimension symbolique. Elle a aussi salué la profondeur émotionnelle du film, qui, selon elle, apporte un vent de fraîcheur.

Lewis Pullman, qui joue Sentry, a évoqué son amour pour Guardians of the Galaxy, qui lui avait fait imaginer les possibilités infinies de l’univers Marvel. Il s’est attaché à son personnage, qu’il relie aux thèmes de la santé mentale, de la dépression et de la lutte contre l’obscurité intérieure. Ayant lui-même vécu de l’anxiété et de la dépression, il affirme s’être reconnu dans ce rôle, et souligne l’importance d’en parler, car « beaucoup souffrent en silence ».

Hannah John-Kamen : une Ghost transformée

Ana (Hannah John-Kamen) est revenue sur l’évolution de Ghost depuis Ant-Man and the Wasp. Son personnage a grandi, mais cette maturité est effrayante. Moins distraite, elle se referme sur elle-même. Son « armure invisible » empêche les autres de l’atteindre, et la confiance reste un défi pour elle.

Wyatt Russell : une critique de l’héroïsme moderne

Wyatt Russell a décrit son personnage de Thunderbolts comme quelqu’un qui croit fermement en sa propre valeur, mais qui se confronte à une nouvelle vision de l’héroïsme, influencée par les réseaux sociaux et la quête de gloire virtuelle. Un personnage égocentrique, forcé de toucher le fond pour repartir. L’acteur avoue avoir connu ce genre de personnes : des individus qui refusent d’admettre leur vulnérabilité, alors que, selon lui, c’est justement cette vulnérabilité qui rend plus fort.

Sebastian Stan : Bucky, un frère d’armes

Sebastian Stan a comparé le retour dans la peau de Bucky à une balade à vélo : après 15 ans dans le rôle, il y revient naturellement. Pour s’imprégner de l’ambiance du film, il a écouté la bande originale de Terminator 2 – un clin d’œil qui se ressent à l’écran. Il voit Bucky comme un frère imaginaire, et apprécie l’évolution du personnage. Malgré son passé, il garde « le cœur sur la main » et noue des liens sincères avec les autres membres de l’équipe, même s’ils ne sont pas sûrs d’avoir les outils pour réussir.

Thunderbolts Sebastian Stan

Kevin Feige : entre nostalgie et avenir

Enfin, Kevin Feige a partagé un souvenir d’enfance marquant : sa première expérience théâtrale avec Pete’s Dragon. Il n’y avait peut-être pas de cris dans la salle, mais pour lui, c’était un lieu magique. Il est fier que quatre films aient franchi les 20 millions de dollars le week-end précédent, preuve que l’industrie se porte bien.

Feige a aussi évoqué la stratégie à long terme : Thunderbolts pose les bases pour Avengers: Doomsday. En juillet, ce sera au tour des Fantastic Four de faire leur entrée. Il sera fascinant de voir comment ces deux équipes interagiront.

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